Une nécessité pour voyager avec de jeunes enfants: après une journée remplie d’aventures, se donner le temps de récupérer et de revenir au neutre. C’est bénéfique pour tous les membres de la famille!
Cela est d’autant plus vrai en Islande, où la découverte des paysages majestueux passe inévitablement par l’accumulation de kilomètres de route.
Quoique nos enfants soient d’une endurance et d’une patience incroyable, les routes sinueuses leur donnent parfois un petit mal des transports… sans compter la vessie productive de notre chère Félixe! Nous faisons donc des pauses fréquentes, que ce soit pour eux ou pour prendre des photos, ou découvrir les sites qui nous attirent sur le chemin.
Nous sous-estimons souvent le temps que prendront nos pauses. Une halte sur un promontoire pour tenter de voir des baleines, qui aurait pu être très courte vue l’absence des dits cétacés, se transforme rapidement en partie de cache-cache dans les fosses de lave couvertes de mousse! C’est très mignon et très chouette, mais il faut en tenir compte à l’horaire. Nous avons donc multiplié le temps que nous envisageons spontanément pour une halte par deux, et sommes plus près de la réalité ainsi!
Hier, nous avons exploré l’extraordinairement belle péninsule de Snaefellsnes. Misant sur les nuits blanches et le fait que nous serions capables de conduire tard le soir, nous en avons fait une longue expédition d’une journée. Nous désirions rentrer à la maison pour dormir, d’une part pour que tous puissent relaxer le lendemain – et aussi parce que de toute façon, il est totalement impossible de trouver de l’hébergement le jour-même à part le camping: il faut réserver en décembre pour le mois de juillet!
Nous sommes donc parti dès 8h45. Pour gagner du temps, nous avons pris le tunnel sous-marin de Hvalfjördur, impressionnant par son étroitesse et l’air iodé qu’on y respire – on se sent vraiment sous l’eau.
Dès qu’on arrive sur la péninsule, environ 45 minutes plus tard, «Wow» est le seul son que tout le monde s’est mis à prononcer, à tour de rôle, dans la voiture. C’est indescriptible, ce paysage qui change sans arrêt. D’un peu partout on voit la crête du glacier/volcan Snaefellsjökull, d’un blanc étincelant. Le soleil est au rendez-vous, ce qui rend toutes les couleurs plus intenses. Cette lumière nordique qui baigne le pays est magique.
Pause pipi au croisement des routes 54 et 56: nous nous arrêtons par chance dans un petit café au milieu de nulle part, à Rjúkandi-Vegamot. Si vous le croisez, arrêtez-vous: le café y est délectable, les employés sympas et les galettes aux brisures de chocolat fondent dans la bouche. Par la suite, nous bifurquons vers Ytri-Tunga, où nous observons avec le zoom de notre appareil photos et les jumelles apportées par mamie une colonie de phoques qui se fait dorer sur les rochers au large.
L’activité favorite des enfants depuis notre arrivée est la baignade en eau chaude : ils ont adopté instantanément cette coutume locale. Je dois dire qu’avec une eau dont la température est toujours entre 37 et 40 degrés Celsius, on y prend vite goût! Nous nous sommes donc écartés de la route principale pour faire un détour du côté de Lysuhól et de sa piscine chaude et fumante alimentée directement par une source géothermique. Surplombée par une falaise impressionnante, cette piscine extérieure riche en minéraux est remplie d’une eau aux vertus médicinales. Son aspect verdâtre, ses parois glissantes et les quelques algues qui y flottent n’ont à ma surprise pas découragé les enfants, mais plutôt leur mamie qui nous a regardé de loin !
Nous avons ensuite repris la route 54 qui fait le tour de l’île, et nous sommes arrêtés un peu plus loin pour aller explorer l’impressionnante crevasse Raudfeldsgjá, qui disparaît dans la falaise.
Nous avons marché sur les rochers au milieu de la cascade qui y coule pour pénétrer à l’intérieur – un peu acrobatique avec notre petit poupoune, mais qu’elle était fière une fois à l’intérieur! Les parois vertigineuses couvertes de mousse et les oiseaux tournoyant au sommet valaient la peine.
Profitant de l’esprit aventurier des enfants, nous revêtons ensuite casques de construction et vêtements chauds et empoignons nos lampes de poche pour explorer les profondes grottes de Vantshellir. La température y est de 2 degrés. Il y a 8000 ans, la lave du volcan Snaefellsjökull, juste à côté, s’y est déversé, créant des reliefs surprenants. La visite guidée obligatoire est intéressante, surtout la minute qu’on passe dans la partie la plus profonde dans l’obscurité la plus complète, lampes éteintes, pour écouter le son de la grotte: musique subtile créée par les gouttes tombant sur le sol et les parois… La durée de 45 minutes de la visite était bien suffisante: vers la fin, Théo y est allé avec un «Je commence à avoir un mal de grotte» qui nous a tous fait rire.
Long détour dans une piste inégale jusqu’à l’extrême pointe de la péninsule, près du mini-phare de Öndverdarnes, pour admirer l’océan et tenter d’y apercevoir des baleines. Un échec, mais beaucoup de plaisir à jouer à la cachette dans le champ de lave moussu et à observer les oiseaux marins. Au retour de la piste, un bel arrêt à la plage de sable blond de Skardsvik, où nous étions seuls au monde.
Nous avons ensuite roulé tout le long de la côte nord de la péninsule, où les villages et les falaises se reflétaient sur l’eau comme dans un miroir… Nous nous arrêtons à Stykkisholmur pour souper. Une chance que nous avions des collation à grignoter un peu toute la journée! Il est 21h quand nous commandons notre repas.
Nous repartons pour 2:45 de route pour rentrer à la maison, les enfants dorment dans la voiture sur leur mamie. Il est presque une heure quand nous arrivons, il fait sombre mais pas vraiment nuit, le soleil teinte toujours le ciel d’un rose saumoné. Sommeil instantané.
Que tu écris bien Martine! C’est un réel plaisir de te lire. Quel voyage merveilleux vous faites!
Très bon la baignade en eaux chaudes, ça recharge en oligo-éléments! Vous avez eu de la chance de trouver un café au milieu de nulle part, je me souviens en avoir cherché, avoir trouvé des toilettes (propres, avec papier, lumière, savon) en pleine campagne, mais rien à boire, sauf l’eau des lavabos.
Merci pour la balade!
Très captivant. Récit vivant parsemé d’anecdotes humoristique.
Comme c’est beau ! Comme c’est romantique ! Ben oui… pour toute la famille…